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LUCRÈCE BORGIA de Victor Hugo


Chef d’œuvre du romantisme, la célèbre pièce d’Hugo revient à Paris.


Le Carnaval de Venise. Un jeune homme passionné, Génarro, tombe en arrêt devant la beauté d’une femme. Il ignore que celle-ci n’est autre que Lucrèce Borgia, descendante d’une famille honnie, et qu’elle est en même temps cette mère dont il a toujours méconnu le nom. Les amis du garçon la démasquent, tandis que Génarro, ignorant toujours qu’il en est le fils, tente de la défendre. La terrible princesse, épouse de Dom Alphonse, ourdit un piège terrible chez elle, à Ferrare, afin de se venger des impudents - et imprudents - qui l’ont conspuée. Mais la nuit réservera de terribles surprises.


Pièce sur la maternité toute-puissante, la rédemption, la domination consentie au fils, homme contourné, la pièce, d’une beauté crue, offre de superbes « morceaux de bravoure ». C’est le territoire sacré de monstres définis de même. Qui a pu oublier Edwige Feuillère ?


Henri Lazarini, aux côtés de Frédérique Lazarini, propose une mise en scène sanguine, colorée, moderne et classique. Les jeunes gens vivront le spectacle comme une épopée d’absolu, prodigue d’excès et d’abus. Frédérique Lazarini incarne Lucrèce avec force, telle une cantatrice d’un chant intérieur, comédienne racée, précise, léonine, acceptant de se briser, par le ressac, sur des rochers connus, tirant, entre ses doigts, sur le cordon ombilical ensanglanté toujours accroché au fils. Cette passion hurlée méprise jusqu’aux crimes accomplis. Comment ne pas reconnaître de la pureté à tel fanatisme ? Aux côtés de « La Lazarini », on aime la fougue du jeune Hugo Givort, alias Génnaro (dommage qu’il dise « Bord-gia », à l’inverse de tous les autres qui le prononcent correctement pour une pièce en français) l’excellent Didier Lesour, en portefaix servile et grimace du destin, Emmanuel Dechartre, inquiétant à souhait en mari cruel d’une épouse terrible, mais aussi Marc-Henri Lamande, fin comédien qui grave son rôle. La troupe de jeunes gens, Adrien Vergnes, Kelvin Le Doze (de bonne souche) Cément Héroguer, Pierre-Thomas Jourdain, Louis Ferrand, a été choisie avec soin : le feu crépite. En revanche, la musique assourdissant le mot (du jeune John Miller) constitue la seule réserve du spectacle.


Une magnifique soirée d’excessive passion, de sentiment armé et un seul poison sans remède : la beauté.


CL Morel


Théâtre 14, 20, rue Marc-Sangnier, Paris XIVe. M° : Porte de Vanves. Location : 01 45 45 40 77. Tous les jours sauf dimanche et lundi. Horaires à la carte : mercredi et jeudi, 19h00 ; mardi, vendredi et samedi, 20h30 ; matinée le samedi à 16h00. Jusqu'au 1er juillet 2017

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