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LE MOCHE pièce de Marius von Mayenburg


Notre homme c’est Lette, un ingénieur. Il doit se rendre à un congrès pour vendre sa nouvelle invention. Mais le couperet tombe, son patron lui annonce qu’il est moche et que son assistant ira à sa place. Après avoir consulté sa femme qui ne dément pas du problème, il décide, sans plus hésiter, de recourir à la chirurgie esthétique. Le résultat dépassera toute attente. Il sera adulé des masses et le monde tombera à ses pieds. Mais son ascension délirante est éphémère car bientôt apparaissent dans la cité des copies parfaites de lui-même. Rongé par l’angoisse, Lette cherchera désespérément sa singularité disparue. Son appel au secours se perdra dans les abysses de la vacuité des personnes de son entourage qui eux, ont tous cédé au pouvoir et au paraître.


Il y a dans la mise en scène de Nathalie Sandoz, un je ne sais quoi de très classique voulant faire passer pour moderne une pièce qui souffre parfois d'un texte décousu. Ce n'est pas inintéressant, mais mijoté dans un genre clinique, l'impression de réchauffé fait oublier le propos fantastique de la pièce. On est fade, on est invisible, on ne sert qu'à l’ombre des autres jusqu'à ce que l'on devient un clone de beauté, avec ses travers.


Ce que Mayenburg a voulu mettre en évidence, est ici devenu une parabole qui tourne sur elle-même, n'emportant avec elle que les protagonistes de ce huis-clos qui pourtant est destiné à transcender le reste de l'humanité, à lui faire révéler son ignorance face aux vrais problèmes du paraître étudié par l'auteur.


Reste néanmoins une performance chez les acteurs, - Nathalie Jeannet, Guillaume Marquet, Gilles Tschudi et Raphaël Tschud - qui tient la route, même si l'absurde côtoie souvent l'univers trop évident d'un espace clos délimité par des panneaux de plexis derrière lesquels les formes humaines cherchent leur voie... et nous aussi, un peu.


Anne Champaigne


Théâtre l'Atalante, 10 place Charles Dullin, 75018 Paris Paris Métro : Anvers. A partir du 4 janvier 2017.

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